Garantir la sécurité et la qualité des produits alimentaires est une préoccupation fondamentale au sein de l’Union européenne (UE), compte tenu de la consommation croissante d’aliments enrichis et de compléments alimentaires. Avec l’augmentation du nombre de consommateurs soucieux de leur santé et à la recherche de nutriments supplémentaires, il est devenu essentiel de créer un cadre normalisé pour réglementer les minéraux et les vitamines dans les produits alimentaires.
C’est là qu’intervient le règlement (CE) n° 1170/2009, qui fournit des lignes directrices claires et garantit que les consommateurs peuvent avoir confiance dans les produits qu’ils achètent. Ce règlement modifie non seulement les directives précédentes, mais intègre également des évaluations scientifiques afin de suivre les progrès de la technologie alimentaire et de la science de la nutrition.
Pourquoi ce règlement est-il si important pour les vitamines dans les aliments ?
Le règlement (CE) n° 1170/2009 constitue un cadre réglementaire central au sein de l’UE. Ce règlement définit les types de vitamines et de minéraux, ainsi que leurs formes chimiques autorisées, qui peuvent être incorporés dans les produits alimentaires, y compris les compléments alimentaires, garantissant ainsi une approche harmonisée dans tous les États membres de l’UE.
Listes des minéraux et vitamines autorisés dans les aliments
L’harmonisation des listes détaillant les vitamines et minéraux autorisés, ainsi que leurs formes spécifiques, qui peuvent être ajoutés aux aliments et aux compléments alimentaires est au cœur du règlement 1170/2009. Cette harmonisation est essentielle pour favoriser la cohérence et la clarté dans toute l’UE, en éliminant les divergences entre les réglementations des États membres.
L’inclusion des minéraux et des vitamines dans les aliments figurant sur ces listes est fondée sur leurs bienfaits pour la santé et leur importance nutritionnelle reconnus. Chaque nutriment figurant sur la liste est considéré comme essentiel au maintien de fonctions physiologiques normales et d’une bonne santé générale, ce qui souligne l’engagement du règlement en faveur de la promotion de la santé publique.
Formes chimiques des minéraux et des vitamines autorisés dans les aliments
En outre, le règlement précise les formes chimiques de chaque vitamine et minéral dont l’utilisation est autorisée. Il s’agit d’un aspect essentiel, car la biodisponibilité et la sécurité des nutriments peuvent varier considérablement en fonction de leur forme chimique. Par exemple, la vitamine C peut être ajoutée sous forme d’acide L-ascorbique, de L-ascorbate de sodium ou de L-ascorbate de calcium, entre autres. En précisant les formes autorisées, le règlement 1170/2009 garantit que seules les formes dont la sécurité et l’efficacité ont été scientifiquement validées sont utilisées.
Les critères d’inclusion d’une vitamine ou d’un minéral, et de sa forme spécifique, dépendent de deux facteurs principaux : la sécurité pour la consommation humaine et la biodisponibilité. Seules les vitamines et les minéraux qui ont fait l’objet d’évaluations de sécurité rigoureuses sont inclus dans le règlement. De plus, les formes chimiques doivent être biodisponibles, c’est-à-dire qu’elles peuvent être efficacement absorbées et utilisées par l’organisme humain.
En outre, le règlement 1170/2009 prévoit également un mécanisme de mise à jour des listes de vitamines, de minéraux et de leurs formes à mesure que de nouvelles preuves scientifiques apparaissent, ce qui permet au règlement de s’adapter aux progrès de la science nutritionnelle et à l’évolution des habitudes alimentaires.
Exigences en matière d’étiquetage des minéraux et des vitamines
Le règlement impose également des exigences spécifiques en matière d’étiquetage pour les produits contenant des vitamines et des minéraux ajoutés. Ces produits doivent être étiquetés avec précision, en indiquant le type et la quantité de chaque nutriment. En outre, le règlement exige que les étiquettes identifient clairement les formes chimiques spécifiques des vitamines et des minéraux utilisés. Étant donné que différentes formes d’un nutriment peuvent avoir des niveaux de biodisponibilité et d’efficacité variables, ces informations sont cruciales pour les consommateurs qui peuvent avoir des préférences ou des exigences pour certaines formes en raison de leur état de santé ou de considérations alimentaires.
Exigences de conformité et d’étiquetage de la vitamine E et des tocophérols mélangés dans les produits alimentaires
Le règlement 1170/2009 comprend des dispositions détaillées concernant la vitamine E, en particulier ses différentes formes telles que les tocophérols mélangés. La vitamine E est un nutriment essentiel connu pour ses propriétés antioxydantes, qui aident à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs.
Le règlement énumère plusieurs formes de vitamine E dont l’utilisation est autorisée dans les denrées alimentaires et les compléments alimentaires, notamment :
- Acétate de DL-alpha-tocophéryle.
- Acétate de D-alpha-tocophéryle.
- Succinate d’acide DL-alpha-tocophérylique.
- Succinate d’acide D-alpha-tocophérylique.
- Tocophérols mélangés.
Chaque forme de vitamine E possède des caractéristiques et des avantages qui lui sont propres. Par exemple, les formes d’acétate de tocophéryle sont stables et couramment utilisées dans les compléments alimentaires et les aliments enrichis. Les tocophérols mélangés, en revanche, fournissent un mélange de différents isomères de tocophérol, ce qui renforce le pouvoir antioxydant du produit.
Les tocophérols mélangés comme source de vitamine E dans les compléments alimentaires
L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a évalué la sécurité et la biodisponibilité des tocophérols mélangés en tant que source de vitamine E dans les compléments alimentaires. Les tocophérols mélangés sont généralement dérivés de sources naturelles telles que l’huile de soja et sont composés d’alpha-, bêta-, gamma- et delta-tocophérols. Pour étiqueter les mélanges de tocophérols en tant que vitamine E dans les compléments alimentaires, les fabricants doivent respecter les critères spécifiques définis dans le règlement 1170/2009. Ces critères garantissent que les tocophérols mixtes répondent à un profil isomérique défini :
- Minimum de 20 % d’alpha-tocophérol.
- Au moins 10 % de bêta-tocophérol.
- Entre 50 et 70 % de gamma-tocophérol.
- Entre 10 et 30 % de delta-tocophérol.
Utilisation des tocophérols mélangés dans les compléments alimentaires
Les données toxicologiques confirment l’innocuité des tocophérols mélangés. Des études de toxicité aiguë et subchronique chez l’animal n’ont révélé aucun effet indésirable, même à des doses élevées. La dose sans effet nocif observé (NOAEL) a été fixée à 120 mg/kg de poids corporel par jour pour les rats mâles et à 130 mg/kg de poids corporel par jour pour les rats femelles. Cependant, les évaluations de sécurité réalisées par l’EFSA se sont concentrées sur leur utilisation dans les compléments alimentaires, fixant une dose maximale tolérable (UL) de 300 mg/jour pour les adultes.
De plus, des recherches sur la biodisponibilité des tocophérols mélangés indiquent une absorption efficace lorsqu’ils sont ingérés, comme le montre une étude menée en 2023 par Liu et ses collègues. Cette recherche a montré que les tocophérols provenant de sources mélangées sont biodisponibles et peuvent entraîner des concentrations plus élevées de gamma et de delta-tocophérols dans les tissus par rapport à une supplémentation en alpha-tocophérol seul [1]. Cette absorption et cette distribution accrues peuvent contribuer à l’effet inhibiteur plus important sur la peroxydation lipidique observé avec les tocophérols mixtes. Ces points confirment collectivement l’affirmation selon laquelle un mélange de tocophérols, en raison de l’absorption plus élevée et des propriétés fonctionnelles distinctes des gamma et delta-tocophérols, a un effet inhibiteur plus important sur la peroxydation lipidique que l’alpha-tocophérol seul.
L’activité antioxydante des tocophérols est à la base de leurs effets bénéfiques dans les compléments alimentaires, favorisant la santé et le bien-être général. En outre, la réglementation européenne stipule que la fonction technologique des tocophérols mixtes dans la conservation des produits contre l’oxydation ne doit pas être omise dans l’étiquetage.
Nutrabiol® T : tocophérols mixtes BTSA
Nutrabiol® T de BTSA est un concentré de tocophérols mixtes 100 % naturel qui sert de puissant antioxydant technologique pour les produits alimentaires et nutraceutiques. Il est particulièrement recommandé pour stabiliser les huiles, les graisses, les produits carnés, les snacks, les produits de boulangerie, les compléments alimentaires et les produits diététiques, même à faibles concentrations.
De plus, les procédés d’extraction utilisés pour la fabrication de ce produit garantissent la préservation de la stéréochimie naturelle des tocophérols, les rendant identiques à leurs homologues naturels. Ces caractéristiques en font un mélange de tocophérols parfaitement conforme au règlement (CE) n° 1170/2009, ainsi que la disponibilité de Nutrabiol® T à la fois d’origine tournesol et soja. Leurs concentrations respectives en tocophérols vont jusqu’à 50 % et 90 %, ce qui correspond au produit le plus puissant selon la réglementation européenne.
Références
- Liu, M. ; Wallin, R. ; Wallmon, A. ; Saldeen, T. Les tocophérols mixtes ont un effet inhibiteur plus puissant sur la peroxydation lipidique que l’alpha-tocophérol seul. J Cardiovasc Pharmacol 2002, 39, 714–721, doi:10.1097/00005344-200205000-00012.